lundi 1 mars 2010

Romans, de Dashiell Hammett (commentaire de Stéphane)

Voici mon coup de coeur pour le «Quarto» de Dashiell Hammet, Romans.


«Un des blondinets s’assit au volant. La vitesse ne lui faisait pas peur.»

Tenir le «Quarto» de Dashiell Hammett vous donne l’impression d’avoir entre les mains les «manuscrits de la mer morte» du roman noir. C’est de cette «littérature de papier journal» qu’est venu le grand roman noir, celui des Ellroy, Westlake et autres Dennis Lehane. On est loin des histoires de riches bourgeoises ayant trucidé leur époux juste un peu avant le thé pour toucher leur héritage un peu trop vite; ici le roman noir pose son regard acerbe sur les travers de la société, qui se trouvent dans toutes ses classes.

Il était donc plus que temps que Gallimard refasse ses devoirs en retraduisant ces œuvres fondatrices de la modernité polar. Plus d’argot vaguement parisien en ces pages, plus de manuscrits formatés pour entrer dans un «carré noir». Reste une littérature populaire dans toute sa splendeur (descriptions à traits rapides, efficaces, action menée à un rythme presque futuriste) devenue soudainement la sœur de la «grande» littérature, celle des Hemingway et compagnie. Cette dernière ne s’en est pas encore remise.

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