
Avec une telle prémisse, on ne va pas s’ennuyer! Grâce à une prose efficace au ton plein d’ironie, Larry Beinhart vient nous chercher là où on est, dans notre zone de confort de lecteur qui ne veut pas trop être dérangé. On accepte de le suivre parce qu’il nous fait passer un bon moment, ne gaspillant pas ses effets. Puis on se rend compte qu’il nous tient sérieusement. Malgré ce ton un rien comique (Carl est un narrateur plutôt bon enfant), on est peu à peu happé non seulement par l’histoire, mais par les questions morales et religieuses qui assaillent Carl. Parce que sans Dieu Carl, comme beaucoup de ses collègues trop humains, risque fort de se trouver sans guide pour lui dire ce qui est bien, ce qui est mal. La déchéance le guette-t-elle, ou bien est-il en train de redevenir libre de penser? Fascinant.
par Stéphane Picher
Larry Beinhart, L'Évangile du billet vert, Gallimard, « Série noire »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire